Paris ne serait pas la ville qu’elle est si Napoléon, dont c’est le bicentenaire de la mort le 5 mai 2021, n’y avait pas imprimé sa marque. De la rue de Rivoli à l’Arc de Triomphe, en passant par les canaux ou la colonne Vendôme, retour sur ces lieux de la capitale où plane l’ombre de l’Empereur.
La rue de Rivoli
Lorsque l’on évoque la rue de Rivoli, on pense immédiatement à Haussmann. Avec justesse puisque l’on doit au baron les parties centrale et orientale afin de la connecter à la rue Saint-Antoine et de créer ainsi un grand axe est-ouest dans le centre de Paris. Mais avant, la partie occidentale de la rue (qui correspond à peu près à la partie aux arcades) a été percée sous le Premier Empire.
S’inspirant d’un projet révolutionnaire de 1793, Napoléon, devenu Premier Consul, fit édicter le 17 vendémiaire an X (9 octobre 1801) un décret ordonnant une série de percements entre le jardin des Tuileries, la place Vendôme, la rue Saint-Honoré et la rue Saint-Florentin, sur les jardins des couvents de l’Assomption, des Capucines et des Feuillants.
La nouvelle rue ainsi tracée prit le nom de Rivoli en souvenir de la plus célèbre bataille de la Première campagne d’Italie. Elle permit également d’ouvrir deux voies perpendiculaires, les rues de Castiglione et des Pyramides.
Le pont des Arts
Par un décret du 15 mars 1801, Bonaparte décida la construction d’un pont reliant le Louvre et le collège des Quatre-Nations aujourd’hui l’Institut. Entre 1801 et 1804, une passerelle de neuf arches en fonte réservée aux piétons est construite à l’emplacement de l’actuel pont des Arts : c’est le premier pont métallique de Paris.
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Pas forcément au goût de Napoléon : « Cela n’a aucune apparence de solidité ; ce pont n’a rien de grandiose ; je conçois qu’en Angleterre, où la pierre est rare, on emploie le fer pour des arcs de grande dimension ; mais en France, où tout abonde… » Le pont s’effondre en 1979 avant d’être remonté en 1992.
L’église de la Madeleine (©cc Wikimedia)La Madeleine
Si Louis XV avait posé la première pierre de l’édifice en 1763, la Révolution française stoppa les travaux alors que les fûts des colonnes de la Madeleine s’élevaient jusqu’à la hauteur des chapiteaux.
Finalement, le 2 décembre 1806, au camp de Poznań en Pologne, l’Empereur Napoléon Ier signait un décret pour l’édification d’un temple à la gloire des Armées françaises : « le Monument dont l’Empereur vous appelle aujourd’hui à tracer le projet sera le plus auguste, le plus imposant de tous ceux que sa vaste imagination a conçus et que son activité prodigieuse sait faire exécuter. C’est la récompense que le vainqueur des Rois et des Peuples, le fondateur des empires, décerne à son armée victorieuse sous ses ordres et par son génie. La postérité dira : il fit des héros et sut récompenser l’héroïsme ».
Après la campagne de Russie de 1812, Napoléon renonça au temple de la Gloire, et revint au projet primitif d’une église. Il ne verra jamais le btiment achevé en 1842.
Les inscriptions à l’intérieur de l’Arc de Triomphe de l’Etoile (©cc Jorge Las)L’Arc de Triomphe de l’Etoile
Napoléon Ier, au lendemain de la bataille d’Austerlitz, déclare aux soldats français : « Vous ne rentrerez dans vos foyers que sous des arcs de triomphe», faisant ainsi référence aux arcs de triomphe érigés sous l’Empire romain afin de commémorer un général vainqueur défilant à la tête de ses troupes. Par un décret impérial daté du 18 février 1806, il ordonne la construction de cet arc de triomphe consacré à perpétuer le souvenir des victoires des armées françaises.
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Il pense à un emplacement près de la Bastille avant d’opter pour la place de l’Etoile. La première pierre est posée en 15 août 1806 et le monument sera inauguré trente ans plus tard. On y retrouve notamment gravées les noms des grandes batailles de la Révolution et de l’Empire.
Un autre arc aux Tuileries
Napoléon aura initié deux arcs. Le premier est construit sur la place du Carrousel. Plus petit que les autres avec ses 14,6 mètres. Ordonné en 1806 comme son cousin du rond-point de l’Étoile, il est achevé en 1808. À cette époque, il était dans la cour du palais des Tuileries, qui sera détruit par un incendie lors de La Commune de Paris, en 1871, et rasé en 1883. Aujourd’hui, il est dans la perspective unissant le Louvre, le jardin des Tuileries et les Champs-Élysées.
La Bourse de Paris
En 1808, Napoléon Ier décida de faire construire un édifice particulier pour abriter la Bourse de Paris contrainte de déménager à plusieurs reprises. L’Empereur confie la construction de l’édifice à l’architecte Alexandre-Théodore Brongniart.
Il souhaite ainsi voir s’élever un emblème de la puissance et de l’accomplissement auxquels la France est parvenue. Ni Brongniart ni l’Empereur ne verront l’édifice achevé en 1825.
La colonne Vendôme (©AdobeStock)La colonne Vendôme
Erigée sur ordre de Napoléon Ier de 1806 à 1810 pour commémorer la bataille d’Austerlitz, celle que l’on nomme la colonne Vendôme sur la place éponyme a été ensuite détruite lors de la Commune de Paris en 1871, avant d’être reconstruite sous sa forme actuelle. Au fil des années, elle reçoit les noms de colonne d’Austerlitz, puis colonne de la Victoire avant de devenir colonne de la Grande Armée.
Elle culmine à 44,3 mètres et mesure environ 3,60 mètres de diamètre moyen. Réalisée de pierres parées de bronze, elle est posée sur un socle et surmontée par une statue de Napoléon Ier.
La fontaine de la place du Chtelet (©cc Patrick Janicek/Flickr)La fontaine du Chtelet
Cette fontaine fut commandée en 1806 par Napoléon Ier à Emmanuel Crétet son ministre de l’intérieur, pour commémorer ses victoires (Lodi, Arcole, Rivoli, Pyramides, Mont Thabor, Marengo, Austerlitz, Ulm, Iena, Eylau, Dantzig, Friedland) et pour délivrer de l’eau potable gratuite aux Parisiens.
Terminée en 1808, elle a la forme d’une colonne ornée au sommet de feuilles de palmiers, d’où son nom. Son fût porte une liste des victoires de Napoléon en Italie, en Égypte et dans d’autres pays.
Sous le Second Empire, la place du Chtelet fut transformée et agrandie, et en 1858 le monument entier fut déplacé de 12 mètres vers l’Ouest, pour être placé au centre de la nouvelle place
Mais aussi :
Le canal de l’Ourcq (©cc Frédérique Panassac/Flickr)- Les canaux : Pour acheminer l’eau dans Paris et faciliter le transport de marchandises et de personnes, Napoléon ordonne la construction des canaux de l’Ourcq, de Saint-Martin et de Saint-Denis. Le réseau est progressivement inauguré au cours des années 1820.
- Les numéros des immeubles : C’est un décret de 1805 qui définit le système de numérotation actuel. La disposition des numéros est déterminée par la situation de la rue relativement à la Seine.
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