17 octobre 2008 – Il y aurait un lien entre l’usage intensif du téléphone portable et l’incidence de certaines tumeurs au cerveau, rapporte le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC).
Le CIRC vient de rendre publics les résultats accumulés à ce jour dans le cadre de l’étude Interphone, une vaste enquête internationale visant à évaluer les risques de cancer associés à la téléphonie cellulaire. Il s’agit de la première communication officielle provenant du CIRC à cet effet. En raison de désaccords entre les chercheurs, la publication d’un rapport intermédiaire avait été maintes fois retardée.
Selon les résultats partiels de l’étude, il pourrait exister un risque accru de gliomes (tumeurs bénignes et malignes) de neurinome de l’acoustique (tumeur bénigne) et, dans une moindre mesure, de tumeurs de la glande parotide (tumeurs bénignes et malignes) en cas d’usage intensif du téléphone portable. Les données indiquent que l’incidence de ces tumeurs augmenterait après dix ans d’utilisation d’un cellulaire et qu’elles seraient situées du côté de la tête où l’appareil est le plus fréquemment employé.
L’étude Interphone est la plus vaste enquête épidémiologique menée à ce jour à l’échelle mondiale. Une dizaine de pays européens y ont participé en plus du Canada, du Japon, d’Israël de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande. Ces pays ont adopté un protocole commun d’étude cas/témoin portant sur des cas de diverses tumeurs au cerveau (1 100 cas de neurinome de l’acoustique, 2 600 cas de gliome, 2 300 cas de méningiome et 400 cas de tumeurs de la glande parotide) et autant de sujets témoins sains.
Il est toutefois nécessaire de poursuivre l’enquête avant d’en tirer des conclusions définitives, rapportent les auteurs du rapport. Ils n’excluent pas encore la possibilité que des facteurs de distorsion aient pu fausser les résultats. Les chercheurs du CIRC ont mené des études méthodologiques auxiliaires afin de s’assurer que les conclusions finales ne soient pas faussées. On peut donc s’attendre à ce que les résultats se précisent au cours de l’année qui vient, lorsque les dernières données seront colligées.
En juin 2008, le Dr David Servan-Schreiber et 19 scientifiques avaient émis dix recommandations afin de diminuer les effets potentiellement néfastes du téléphone cellulaire sur la santé.
Pierre Lefrançois – PasseportSanté.net
D’après Guérir.fr.
1.Étude INTERPHONE – Dernière mise à jour des résultats – octobre 2008. www.iarc.fr [Consulté le 16 octobre 2008].
2. Pour en savoir plus : Téléphone cellulaire: un appel à la prudence signé par 20 scientifiques et .